Si vos idées étaient contraires
À celles de monsieur Voltaire
Il se battait de tout son être
Pour que vous les fassiez connaître
Mais, en ce temps, votre humble avis
Pouvait engager votre vie
Aussi ferai-je un commentaire :
Dans ce cas-là, mieux vaut le taire
Le père a quarante-sept ans
Lorsque naît le petit François
Le deuxième de ses enfants
[En tout, cinq le couple en aura]
La mère Marie Marguerite
À trente-trois ans depuis peu
Et tout ce petit monde habite
À Paris près de l'Hôtel-Dieu
Placé très tôt chez les Jésuites
Dans le collège Louis-le-Grand
Il est classé parmi l'élite
Quand il en sort à dix-sept ans
François poursuit sa course en tête
Il fait du droit, cette fois-ci
Mais il aime conter fleurette
En vers aux dames ébaubies
De château en château, il vole
Et anime de chauds dîners
Dégoisant de vertes paroles
Sur le Régent dévergondé
Malheureusement ses bêtises
Malgré un talent évident
À la Bastille le conduisent
Pour une année d'enfermement
Pendant que le régent Philippe
Retourne à ses jeux libertins
Maître François écrit "Œdipe"
Un ouvrage en alexandrins
Or, pour ne pas choquer ses frères
Il ne publie rien sous son nom
Il se fait appeler "Voltaire"
[Je n'en connais pas la raison]
Cette année-là le maître est triste
Car son papa est moribond
Le Régent pardonne à l'artiste
Et lui accorde une pension
Cependant il est en bisbille
Avec le prince de Rohan
Qui le renvoie à la Bastille
Pour s'être montré provoquant
Contre sa promesse d'exil
En Angleterre, on le relâche
Et pendant trois ans sur cette île
Voltaire bûche sans relâche
Il rédige deux tragédies
Baptisées "Zaïre" et "Brutus"
Qu'il fait mettre en scène à Paris
Dès la fin de l'"Hibernatus"
À quarante ans, c'est une star
Doublée d'un homme fortuné
Ami des financiers roublards
Qui l'ont aidé à spéculer
Ainsi, il peut prendre ses marques
Avec humour et ironie
Pour critiquer, juges, monarque
Religion et tutti quanti
En l'an mil sept cent trente-quatre
Par ses "Essais philosophiques"
Il essuie de nouveau les plâtres
De la très royale critique
Il se réfugie en Lorraine
Chez madame du Châtelet
Là, il traduit Newton sans peine
Vu qu'il lit couramment l'anglais
Mais François serait plus à l'aise
À Paris, tout de vert, vêtu
Aussi l'Académie française
Lui fait part de sa bienvenue
Lors, redevenu fréquentable
À la Cour, parfois il s'installe
Retranscrivant les mœurs coupables
Dans "Memnon, histoire orientale"
Ses imprudentes impudences
Et sa raillerie déplacée
Reconnues par le roi de France
Lui valent d'être disgracié
Aussi, dès mil sept cent cinquante
Il se réfugie à Berlin
Où il dispose d'une rente
Mensuelle de 2000 florins
Car le roi de Prusse et Voltaire
Sont deux amis depuis longtemps
Leurs échanges épistolaires
Sont connus comme le loup blanc
Trois ans plus tard, il se frictionne
Avec un nommé Maupertuis
Une très funeste personne
Le contraignant à fuir en Suisse
Il s'installe près de Genève
Avec une amie de jadis
Dans une demeure de rêve
Qu'il a baptisé "Les Délices"
Il y invite des artistes
Académiciens et savants
Et quelques Encyclopédistes
À part Rousseau, évidemment
En mil sept cent cinquante-huit
Voltaire à soixante-quatre ans
Sa prose n'a pas de limites
Ils a mille correspondants
Mais son conte philosophique
"Candide" est unanimement
Bien accueilli par la critique
Sauf par Rousseau, c'est évident
Ce livre confère à Voltaire
Une grande célébrité
Il est maintenant populaire
Jusque chez les déshérités
Quand il vient dans la Capitale
Voir jouer sa tragédie "Irène"
C'est sous un accueil triomphal
Que Voltaire monte sur scène
Trois mois plus tard le philosophe
Est intronisé Franc-maçon
Ce fut pour lui la catastrophe
Car il meurt sans l'extrême-onction
À celles de monsieur Voltaire
Il se battait de tout son être
Pour que vous les fassiez connaître
Mais, en ce temps, votre humble avis
Pouvait engager votre vie
Aussi ferai-je un commentaire :
Dans ce cas-là, mieux vaut le taire
Le père a quarante-sept ans
Lorsque naît le petit François
Le deuxième de ses enfants
[En tout, cinq le couple en aura]
La mère Marie Marguerite
À trente-trois ans depuis peu
Et tout ce petit monde habite
À Paris près de l'Hôtel-Dieu
Placé très tôt chez les Jésuites
Dans le collège Louis-le-Grand
Il est classé parmi l'élite
Quand il en sort à dix-sept ans
François poursuit sa course en tête
Il fait du droit, cette fois-ci
Mais il aime conter fleurette
En vers aux dames ébaubies
De château en château, il vole
Et anime de chauds dîners
Dégoisant de vertes paroles
Sur le Régent dévergondé
Malheureusement ses bêtises
Malgré un talent évident
À la Bastille le conduisent
Pour une année d'enfermement
Pendant que le régent Philippe
Retourne à ses jeux libertins
Maître François écrit "Œdipe"
Un ouvrage en alexandrins
Or, pour ne pas choquer ses frères
Il ne publie rien sous son nom
Il se fait appeler "Voltaire"
[Je n'en connais pas la raison]
Cette année-là le maître est triste
Car son papa est moribond
Le Régent pardonne à l'artiste
Et lui accorde une pension
Cependant il est en bisbille
Avec le prince de Rohan
Qui le renvoie à la Bastille
Pour s'être montré provoquant
Contre sa promesse d'exil
En Angleterre, on le relâche
Et pendant trois ans sur cette île
Voltaire bûche sans relâche
Il rédige deux tragédies
Baptisées "Zaïre" et "Brutus"
Qu'il fait mettre en scène à Paris
Dès la fin de l'"Hibernatus"
À quarante ans, c'est une star
Doublée d'un homme fortuné
Ami des financiers roublards
Qui l'ont aidé à spéculer
Ainsi, il peut prendre ses marques
Avec humour et ironie
Pour critiquer, juges, monarque
Religion et tutti quanti
En l'an mil sept cent trente-quatre
Par ses "Essais philosophiques"
Il essuie de nouveau les plâtres
De la très royale critique
Il se réfugie en Lorraine
Chez madame du Châtelet
Là, il traduit Newton sans peine
Vu qu'il lit couramment l'anglais
Mais François serait plus à l'aise
À Paris, tout de vert, vêtu
Aussi l'Académie française
Lui fait part de sa bienvenue
Lors, redevenu fréquentable
À la Cour, parfois il s'installe
Retranscrivant les mœurs coupables
Dans "Memnon, histoire orientale"
Ses imprudentes impudences
Et sa raillerie déplacée
Reconnues par le roi de France
Lui valent d'être disgracié
Aussi, dès mil sept cent cinquante
Il se réfugie à Berlin
Où il dispose d'une rente
Mensuelle de 2000 florins
Car le roi de Prusse et Voltaire
Sont deux amis depuis longtemps
Leurs échanges épistolaires
Sont connus comme le loup blanc
Trois ans plus tard, il se frictionne
Avec un nommé Maupertuis
Une très funeste personne
Le contraignant à fuir en Suisse
Il s'installe près de Genève
Avec une amie de jadis
Dans une demeure de rêve
Qu'il a baptisé "Les Délices"
Il y invite des artistes
Académiciens et savants
Et quelques Encyclopédistes
À part Rousseau, évidemment
En mil sept cent cinquante-huit
Voltaire à soixante-quatre ans
Sa prose n'a pas de limites
Ils a mille correspondants
Mais son conte philosophique
"Candide" est unanimement
Bien accueilli par la critique
Sauf par Rousseau, c'est évident
Ce livre confère à Voltaire
Une grande célébrité
Il est maintenant populaire
Jusque chez les déshérités
Quand il vient dans la Capitale
Voir jouer sa tragédie "Irène"
C'est sous un accueil triomphal
Que Voltaire monte sur scène
Trois mois plus tard le philosophe
Est intronisé Franc-maçon
Ce fut pour lui la catastrophe
Car il meurt sans l'extrême-onction